Acheter frites et sandwiches à un camion snack en bord de route est chose courante. Manger directement dans un 38 tonnes, dans les mêmes conditions que dans un restaurant, est beaucoup plus rare. C’est même assez unique en France à en croire Jean-Baptiste et Bastien Beauvais les deux frères propriétaire de la Strada. Cet été, ils ont installé leur pizzeria à Scey-Maisières. En ce moment, ils sont à Côtebrune près de Bouclans. Dans les deux cas, le camion ne désemplit pas. Les réservations sont prises 15 jours à l’avance. «On est dans une zone idéale, avec beaucoup de petits villages et pas une seule pizzeria fixe à moins d’un quart d’heure de route. Notre but est de ne concurrencer personne et de s’installer là où il y a un besoin. Dès que la clientèle baisse, on s’en va». Déplié, le camion ressemble à un restaurant fixe. Une cuisine avec four à pizzas, une salle de 48 couverts chauffée, climatisée, insonorisée, des toilettes aux normes. Replié, l’ensemble tient dans le camion. Reste alors à prendre la route pour aller ailleurs. Une installation prend une semaine. «Il n’y a que s’il fait vraiment froid que l’on doit fermer» disent-ils en appréhendant leur premier hiver. Mais jusqu’ici, tout va bien. «On ne pensait pas que ça allait si bien marcher. On a mis un an à démarrer parce que ce n’était pas facile de trouver un financement, même si c’est une transmission d’entreprise, même si le concept fonctionnait bien, même si on avait un apport personnel important».
Les deux frères originaires d’Ornans se sont lancés parce qu’ils avaient envie de travailler ensemble. «On voulait ouvrir une pizzeria et on est tombés sur ce camion que l’ancien propriétaire voulait revendre raconte Bastien. Le concept nous a plu : on se déplace, on va chercher les clients». Leurs compétences se complètent. Jean-Baptiste s’occupe de la cuisine, après avoir été boulanger à Ornans et Pontarlier pendant 9 ans. Bastien prend en charge le service et la partie commerciale. «J’ai toujours été dans le commerce. J’ai un BTS force de vente. Avant, je vendais des voitures». Il a passé les permis C et EC pour conduire le 38 tonnes.
Ils vendent sur place ou à emporter, le soir sauf lundi et jeudi. «La configuration ne nous permet pas d’avoir des stocks. C’est un avantage pour la clientèle car cela nous oblige à ne travailler qu’avec des produits frais, que l’on va chercher le jour même».
Stéphane Paris
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