Quand et dans quelles circonstances avez-vous débuté ?
J’ai commencé le rugby à l’âge de 6 ans, au Cercle sportif lédonien. En fait, mon père avait pratiqué ce sport donc j’ai voulu essayer aussi.
Quelles sont les valeurs qui vous plaisent dans le rugby ?
La solidarité, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, le combat. J’arrive à trouver tout cela dans mon quotidien de rugbyman professionnel.
Votre quotidien justement. Pouvez-vous nous en parler en détail ? Quel est votre statut ?
Nous avons plus ou moins la même routine, chaque jour. Cela commence toujours par un petit déjeuner, tous ensemble, à 8 heures. On enchaine par un visionnage de vidéos, soit des entraînements, soit des matchs, et un déverrouillage musculaire. A 9 heures, c’est réunion d’équipe pour faire un point sur la journée d’entraînement. Ensuite, on fait de la musculation pendant une heure environ, puis un premier entraînement axé sur le travail spécifique. Nous, les avants, travaillons sur les touches et les mêlées. Après le déjeuner collectif au self du club, c’est l’heure du gros entraînement de la journée. Puis à 15 h 30, la journée est finie pour certains. D’autres, qui doivent perdre du poids, effectuent une séance supplémentaire. Les kinés sont aussi à disposition pour la phase de récupération : massages, étirements, bains froids et chauds, hammam, récupération active sur vélo. Généralement, la journée se termine vers 16 h 30.
Pouvez-vous nous parler de la particularité de votre poste, qui est assez méconnu ?
Mon poste est stratégique. Le talonneur, c’est la pierre angulaire de l’équipe lors d’une mêlée. Entouré de ses deux piliers, il est souvent responsable de la bonne tenue de cette mêlée et de son paquet d’avants. Le talonneur lance aussi le ballon sur les touches. Il doit avoir une bonne coordination avec ses sauteurs pour qu’ils puissent récupérer le ballon en l’air.
Revenez-vous souvent encourager votre ancien club ?
Avant de jouer pour Clermont, je jouais pour le FC Grenoble, que je supporte toujours devant mon écran, lors de ses matches de Pro D2. Dès que je peux rentrer chez moi, à Lons-l--Saunier, et qu’il y a un match, je vais voir jouer le CSL. C’est mon club de cœur. Beaucoup de mes meilleurs amis jouent encore avec l’équipe première et mon frère évolue aussi en seniors.
Comment expliquer qu’il y ait peu de clubs de rugby en Bourgogne-Franche-Comté ?
Certes, il y a moins de clubs dans cette région que dans d’autres car elle est culturellement plus axée football ou handball. Mais beaucoup de joueurs formés dans cette région évoluent maintenant en professionnel, preuve que ce sont tout de même de très bons clubs formateurs ! Rien que pour Lons-le-Saunier, il y a Félix Lambey et Maxime Mathy qui jouent actuellement dans un club pro.
Quels conseils donnez-vous aux jeunes rugbymen ?
De toujours prendre du plaisir à jouer, c’est l’essence même de ce sport. C’est lorsque l’on prend du plaisir que l’on performe, et ce n’est pas parce que la Bourgogne-Franche-Comté n’est pas une région de rugby que ce n’est pas possible de réussir.
Vous avez goûté aux Bleus l’été dernier. Cela donne envie d’y retourner, non ?
J’y ai goûté sans vraiment y goûter car je n’ai pas pu jouer de match… Ça donne envie de retourner là-bas, mais je préfère me focaliser sur mon club et performer avec lui pour espérer une deuxième chance plus haut.
Que retirez-vous de cette première expérience ?
C’était beaucoup de joie lorsque j’ai été appelé mais aussi de la frustration de ne pas avoir eu ma chance. Je sais qu’il y a encore beaucoup de secteurs où je dois progresser. Je vais me focaliser sur cela.
Avez-vous un modèle ou une idole de jeunesse ?
Lorsque j’étais petit, j’adorais des joueurs comme Richie McCaw ou Thierry Dussautoir, des garçons exemplaires qui donnaient tout sur le terrain.
Recueilli par Christophe Bidal
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