Elle dit aimer les voyages, rencontrer des gens, découvrir des cultures et des modes de vie différents de la société de consommation. Elle a passé son Bafa en Suède, séjourné chez une correspondante en Allemagne, rendu visite à son frère lorsqu’il était au Burkina, déjà, effectué un stage Eurodyssée en Belgique. Mais cette fois, à 20 ans, elle est partie seule. C’est l’un des critères de la fondation Zellidja, qui lui a permis ce voyage : «les bourses Zellidja sont volontairement d’un montant modeste, mais permettent aux jeunes sélectionnés d’effectuer, seuls, un voyage d’au moins un mois, structuré par une enquête sur le thème de leur choix». Destination et thème d’enquête sont libres. Pour Lucille, partir seule a été le moyen de tester sa capacité d’adaptation et «de vraiment s’imprégner de la culture locale». Seul appui de Zelidja, outre la bourse : les contacts de jeunes déjà partis au même endroit, susceptibles d’être sollicités pour donner des tuyaux. Elle a eu 800 euros de Zellidja (le maximum est de 900 euros pour un premier voyage) pour financer un séjour qui lui en a coûté 1100 dont 650 d’avion. «Le but est d’utiliser le moins d’argent possible. J’ai dormi chez des connaissances de connaissances, j’ai fait du couchsurfing». Elle a séjourné à Ouagadougou, Sécaco, Dédougou, Bobo Dioulasso. Elle avait choisi pour sujet, sur lequel elle doit rendre une étude, la situation des enfants. «Une situation dans l’ensemble difficile, mais très diversifiée résume-t-elle. Il y a des pauvres mais aussi des riches, beaucoup d’associations qui agissent pour améliorer les choses mais aussi beaucoup d’enfants qui mendient, comme à Dioulasso par exemple. Et je ne suis pas allée vers le Sahel».
Originaire de Sancey-le-Long, Lucille Bagot est titulaire d’un DMA régie son et actuellement inscrite en licence pro administration culturelle. L’expérience Zellidja, c’était un moyen d’aller vers les autres, de s’enrichir par la découverte. Question dépaysement, elle a vécu «l’eau à pomper au forage, les douches au seau, les mines d’or où des jeunes de CM2 tentent de trouver de «l’argent» facile pendant leurs vacances et des gens vraiment sympas qui m’ont accueillie comme une des leurs». Son goût des voyages en a été plutôt renforcé. Alors, repartir ? «Pourquoi pas. Il y a plein de programmes possibles pour les étudiants. Le Québec me dit bien».
Stéphane Paris
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