C’est l’histoire d’un jeune homme de 26 ans, au profil entrepreneurial, qui manie parfaitement la langue de Molière et souhaite partager ses aventures. Quelques mois après avoir créé
L’Instant nordique, consacré à la culture nordique et défini précisément et officiellement comme
« un média francophone d’inspiration pour des initiatives engagées et durables », Vincent Bourquin choisit de quitter la France pour s’installer à Copenhague.
Sa vie va changer et l’évocation de cet événement fondamental et imminent éclaire son visage : c’est qu’il est devenu raide dingue des pays nordiques il y a 13 ans, à l’âge de … 13 ans.
« J’ai découvert le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande lors d’une colonie de vacances. » C’est le coup de foudre absolu, total et immédiat. Tout en vivant normalement sa scolarité à Besançon, Il "saoûle" ses parents pour y retourner, potasse le sujet, décroche un stage à l’institut français d’Helsinki après ses études effectuées d’abord à Cannes en école de journalisme, puis à Sciences Po Aix où il obtient un master de communication. Le lien avec le nord de l’Europe se renforce inexorablement, la passion pour cette région du monde ne se tarit pas, bien au contraire.
Départ canon
L’Instant nordique s’adresse à tous, aux « digital natives » bien sûr, mais également à tous les scandiphiles (amoureux de la Scandinavie) et aux curieux de tout poil. A mi-chemin entre le format blog et le webzine, il a réussi son lancement, grâce au bouche à oreille et à la force des réseaux sociaux. La communauté Instagram a gagné plus de 1 100 abonnés en quelques mois, Linkedin produit son effet et la newsletter fidélise. Vincent décide donc de passer à la vitesse supérieure.
« Il faut être audacieux dans la vie ! Je quitte mon CDI parisien (ndrl : dans une startup ancrée dans le voyage d’affaires),
je m’investis à temps plein sur mon projet et j’emménage à Copenhague dans quelques semaines. »
Inspirer, être inspiré
Son projet, il l’a mûri depuis plusieurs mois et la crise du Covid-19 a sans doute accéléré les choses.
« J’ai remarqué que les médias généralistes produisent 80 % d’infos négatives et anxiogènes. Moi, au contraire, je veux inspirer et être inspiré. Je souhaite développer un journalisme positif, un journalisme de solutions comme on dit maintenant, c’est à dire mettre en valeur les initiatives positives pour la planète, pour la société, pour le corps, pour l’esprit.»
En installant son camp de base à Copenhague, Vincent espère mieux prendre le pouls des pays, faire de belles rencontres, apporter des contenus authentiques et uniques sur sa plateforme.
« Les aurores boréales et les fjords, les journées de 22 h, c’est magnifique, mais la Norvège recèle bien plus de trésors que cela, que ce soit en terme de gastronomie, de culture, d’équilibre vie pro-vie perso, d’avancées environnementales ou d’égalitarisme des sexes. Même s’il y a quelques travers, comme partout... »
Produits lifestyle éco-responsables
Vincent fourmille de projets. D’abord, étirer la liste des contributeurs qui l’épaulent pour multiplier les interviews, les témoignages, les idées de recettes de cuisine ou de voyages (
« actuellement, il n’y a que deux Français installés là-haut qui m’accompagnent »), puis ouvrir d’ici quelques mois une boutique en ligne éthique de produits lifestyle écoresponsables fabriqués en Scandinavie et en Finlande. Ensuite sortir un magazine à l’horizon 2022. «
Certains annoncent la mort des medias papier, mais je crois que les revues de qualité, dans le choix du papier, dans l’écriture et dans l’image, peuvent marcher. » Autre idée : créer des concepts store où les savoir-faire français seraient mis en valeur dans les grandes villes scandinaves et, réciproquement, où la culture nordique serait expliquée dans les grandes villes françaises, et pourquoi pas à Besançon.
« Je ne suis pas là pour faire de la diplomatie. Je veux simplement être ambassadeur de cette région du monde, vanter les initiatives et les innovations éthiques, engagées, responsables et durables qui proviennent de là-bas, briser ce cliché de Lego, Ikéa et H&M ! » Bref, aller au bout de son idée première, pousser à fond son credo, que l’on résumera en quelques mots : construire un pont entre culture française et culture scandinave.
Christophe Bidal
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