mai 2021

Une passion en nord

Le Bisontin Vincent Bourquin quitte la France pour s’installer à Copenhague. Un choix personnel et professionnel guidé par son amour de la culture nordique, qu'il transmet à travers un blog, L'Instant nordique.
Photo Yves Petit

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
C’est l’histoire d’un jeune homme de 26 ans, au profil entrepreneurial, qui  manie parfaitement la langue de Molière et souhaite partager ses aventures. Quelques mois après avoir créé L’Instant nordique, consacré à la culture nordique et défini précisément et officiellement comme « un média francophone d’inspiration pour des initiatives engagées et durables », Vincent Bourquin choisit de quitter la France pour s’installer à Copenhague.
Sa vie va changer et l’évocation de  cet événement fondamental et imminent éclaire son visage : c’est qu’il est devenu raide dingue des pays nordiques il y a 13 ans, à l’âge de … 13 ans. « J’ai découvert le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande lors d’une colonie de vacances. » C’est le coup de foudre absolu, total et immédiat. Tout en vivant normalement sa scolarité à Besançon, Il "saoûle" ses parents pour y retourner, potasse le sujet, décroche  un stage à l’institut français d’Helsinki après ses études effectuées d’abord à Cannes en école de journalisme, puis à Sciences Po Aix où il obtient  un master de communication. Le lien avec le nord de l’Europe se renforce inexorablement, la passion pour cette région du monde ne se tarit pas, bien au contraire.

Départ canon

L’Instant nordique s’adresse à tous, aux « digital natives » bien sûr, mais également à tous les scandiphiles (amoureux de la Scandinavie) et aux curieux de tout poil. A mi-chemin entre le format blog et le webzine, il a réussi son lancement, grâce au bouche à oreille et à la force des réseaux sociaux. La communauté Instagram a gagné plus de 1 100 abonnés en quelques mois, Linkedin produit son effet et la newsletter fidélise. Vincent décide donc de passer à la vitesse supérieure. « Il faut être audacieux dans la vie ! Je quitte mon CDI parisien (ndrl : dans une startup ancrée dans le voyage d’affaires), je m’investis à temps plein sur mon projet et j’emménage à Copenhague dans quelques semaines. »

Inspirer, être inspiré

Son projet, il l’a mûri depuis plusieurs mois et la crise du Covid-19 a sans doute accéléré les choses. « J’ai remarqué que les médias généralistes produisent 80 % d’infos négatives et anxiogènes. Moi, au contraire, je veux inspirer et être inspiré. Je souhaite développer un journalisme positif, un journalisme de solutions comme on dit maintenant, c’est à dire mettre en valeur les initiatives positives pour la planète, pour la société, pour le corps, pour l’esprit.»
En installant son camp de base à Copenhague, Vincent espère mieux prendre le pouls des pays, faire de belles rencontres, apporter des contenus authentiques et uniques sur sa plateforme. « Les aurores boréales et les fjords, les journées de 22 h, c’est magnifique, mais la Norvège recèle bien plus de trésors que cela, que ce soit en terme de gastronomie, de culture, d’équilibre vie pro-vie perso, d’avancées environnementales ou d’égalitarisme des sexes. Même s’il y a quelques travers, comme partout... »

Produits lifestyle éco-responsables

Vincent fourmille de projets. D’abord, étirer la liste des contributeurs qui l’épaulent pour multiplier les interviews, les témoignages, les idées de recettes de cuisine ou de  voyages  (« actuellement, il n’y a que deux Français installés là-haut qui m’accompagnent »), puis ouvrir d’ici quelques mois une boutique en ligne éthique de produits lifestyle écoresponsables fabriqués en Scandinavie et en Finlande. Ensuite sortir un magazine à l’horizon 2022. « Certains  annoncent la mort des medias papier, mais je crois que les revues de qualité, dans le choix du papier, dans l’écriture et dans l’image, peuvent marcher. » Autre idée : créer des concepts store où les savoir-faire français seraient mis en valeur dans les grandes villes scandinaves et, réciproquement, où la culture nordique serait  expliquée dans les grandes villes françaises, et pourquoi pas à Besançon. « Je ne suis pas là pour faire  de la diplomatie. Je veux simplement être ambassadeur de cette région du monde, vanter les initiatives et les innovations éthiques, engagées, responsables et durables qui proviennent de là-bas, briser ce cliché de Lego, Ikéa et H&M ! » Bref, aller au bout de son idée première, pousser à fond son credo, que l’on résumera en quelques mots : construire un pont entre culture française et culture scandinave.

Christophe Bidal 
En savoir +
linstantnordique.com

Le savez-vous ?
Vincent Bourquin est incollable sur les pays du nord de l’Europe. Au fil de nos échanges, il délivre une mine d’infos méconnues. Florilège.
Pays scandinaves, pays nordiques, quelle différence ?
La Scandinavie est composée du Danemark, de la Suède et la Norvège, 21 millions d’habitants seulement à eux trois. Ajoutez la Finlande, patrie du Père Noël, et l’Islande, « tout petit mais plein d’atouts », vous obtenez les pays nordiques.
Malmö, la multiculturelle
Malmö, 3e ville de Suède après Stockholm et Göteborg, est une ville incroyablement cosmopolite, avec 213 nationalités recensées par l’ONU.  Plus de 40 % de ses habitants ont des racines étrangères.
Le Jantelagen, quésako ?
Le Jantelagen (en Français loi de Jante) est un code de conduite fictif fondé au début de 20e siècle et basé sur la modestie. Selon le Jantelagen, personne ne doit se sentir supérieur à l’autre. Les frimeurs, les vantards et les flambeurs n’ont pas voix au chapitre. Qu’on s’appelle Zlatan ou qu’on soit la Reine de Suède, on se doit de rester « dans le moule ».
Le Flygskam, valeur en hausse
« Flygskam », que l’on pourrait traduire par avihonte, est un concept suédois qui irrigue les réseaux sociaux et touche la génération 18-30 ans. C’est le sentiment de honte, ou à tout le moins de culpabilité, que ressentent les citoyens  sensibilisés à la protection de l'environnement de se déplacer en avion, un mode de transport à fort impact climatique, qui contraint certaines compagnies aériennes à mener des campagnes marketing pour contrecarrer cette tendance.

Qu’est-ce que le journalisme de solution ?


On parle aujourd’hui de plus en plus du concept « journalisme de solution ». Il s’agit d’une méthode qui s’emploie à faire connaitre et analyser des initiatives qui apportent des réponses concrètes et reproductibles à des problèmes de société, qu’ils soient économiques, sociaux ou écologiques.

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Talents des cités


décembre 2018
Ce concours récompense les créateurs d'entreprises et porteurs de projets installés dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Cette année, le jury régional a récompensé deux lauréats en Bourgogne-Franche-Comté, dont Julien Tripard, 25 ans, créateur de Sporthopeo à Montbéliard. L'autre lauréat est Masoud Nezamabadi, 44 ans, pour son projet de micro-tamisage à Besançon. +infos

Romain Laroche et Jonathan Troppy récompensés par Pepite


juillet 2014
En 2013, ils ont créé le projet Saac, entreprise qui propose un outil organisationnel de recrutement pour l'animation périscolaire. Le premier était étudiant en BTS commerce à l'IMT d'Etupes, le second bachelier et tous deux figurent parmi les 50 lauréats nationaux du concours "Pepite tremplin entrepreneuriat étudiant" organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Leur projet, comme 4 autres retenus au niveau régional, bénéficiera d'un appui spécifique du Pôle étudiant ITE Bourgogne Franche-Comté.

LimpidMarket, gagnant du concours Numérica 2013


décembre 2013
Limpidmarket, start-up basée à Montbéliard, a remporté le premier prix de l’édition 2013 du concours Numérica. Ce concours valorise la création d'entreprises innovantes dans le domaine des TIC en Franche-Comté. LimpidMarket a reçu 20000€. L'entreprise propose un comparateur de solutions de paiement aux commerçants, qui peuvent choisir celle des solutions d’encaissement par carte bancaire qui correspond le mieux à ses besoins tout en réduisant ce poste de dépense. Infos, limpidmarket.fr

Hassan Belhadj, lauréat Talent des cités


septembre 2013
Entrepreneur en catégorie "émergence", il a été récompensé par le jury régional. Son projet, concrétisé depuis avril 2013 : l'ouverture dans le quartier de Planoise, à Besançon, du salon Coiffure Ino. A 25 ans, il s'agit de son 3e salon après ceux ouverts à Vesoul et Besançon. Son idée : permettre aux habitants du quartier de disposer d'un salon de coiffure de proximité où il propose des coupes hommes originales.
Voir tout