janvier 2003

Valérie Nicolas, une année sans temps mort

Elle garde les buts de l'ESBF depuis 8 ans. A 27 ans, elle est l'une des meilleures spécialistes au monde à son poste.
Photo ER / Bruno Grandjean
Valérie Nicolas, une année sans temps mort

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Des 450 athlètes de haut niveau francs-comtois, peu nombreux sont ceux qui peuvent prétendre être au plus haut sommet international de leur spécialité. Valérie Nicolas est de ceux-là. A 27 ans, elle passe depuis quelques saisons pour l'une des toutes meilleures spécialistes mondiales à son poste. La gardienne de but de l'ESB féminine est l'un des points forts de l'équipe de France, avec quelques-unes de ses camarades bisontines d'ailleurs. Deux équipes avec lesquelles elle multiplie les bons résultats depuis son arrivée en Franche-Comté en 1995. Avec Besançon, 2 titres de championne de France et 5 deuxièmes places, 2 demi-finales de coupe d'Europe et 2 quarts (dont une fois en coupe des clubs champions, première pour un club français). En équipe nationale, des places de 2e et 5e au Mondial, 5e et 3e (cette saison) à l'Euro ou encore 6e aux Jeux olympiques.
Malgré ce cumul de résultats, pas un soupçon de lassitude chez elle. «J'ai toujours faim» dit-elle. Avec l'ESB, elle considère les quatre compé-titions dans lesquelles le club est engagé comme autant de titres potentiels (championnat de France, coupe d'Europe, coupe de France, coupe de la ligue).

Un poste un peu en marge

La régularité est l'un de ses atouts. Elle lui vaut plus de 150 sélections en équipe nationale, série en cours. En 8 ans, elle ne se souvient pas avoir manqué un match de l'ESB. « Mais je joue à un poste spécifique moins sollicitant que les autres » tempère-t-elle. Sur le plan physique mais peut-être pas sur celui des nerfs. Elle le concède, « gardienne, on est un peu en marge. Parce qu'on n'a pas les mêmes spécificités à travailler mais aussi par le caractère. Il est très important car en match on se retrouve seule et ça peut facilement être l'enfer ll faut une volonté de battant. Il y a un petit côté individualiste qui ne m'empêche pas d'adorer être avec les autres ». Elle parle d'ailleurs des diverses aventures internationales comme autant de bons souvenirs de groupe. Originaire du Finistère, elle se dit très attachée à l'ESB, rendant un hommage appuyé aux dirigeants qui n'ont cessé de structurer le club depuis une décennie.
Il y a aussi de la facilité chez elle. Elle a commencé le hand à 10 ans, par hasard, en suivant une cousine à l'entraînement. Mais elle n'est devenue gardienne qu'à 16. « Cela m'a plu dès le début, le jeu, le fait de se retrouver avec d'autres filles. Et puis adolescente, je faisais tout le temps du sport, j'ai toujours aimé bouger. Je préférais ça à rester assise » sourit-elle. Aussi a-t-elle adopté le hand facilement. Aujourd'hui, elle dit regarder ses collègues gardiennes pour parfois s'en inspirer, mais aucune ne l'impressionne. « De toute façon, je n'ai jamais été très très «idoles». Il y a des gar-diennes dont j'apprécie la façon de goaler, mais avant tout pour leur style ».
Le récent match au sommet du championnat de France contre Metz est venu encore montrer qu'elle est en pleine possession de ses moyens. Loin d'elle pourtant l'idée de s'enflammer. « On progresse toujours sur certains détails. Cette année, j'ai encore appris deux ou trois trucs nouveaux. J'aimerais aussi essayer quelques nouvelles parades, mais ce sera pour après la fin de mes études ». Car cette saison est particulière pour elle : à ses 70 à 80 matches annuels et déplacements qui vont avec, aux 6 à 8 entraînements hebdomadaires, s'ajoute la préparation du professorat «Jeunesse et Sports», qu'elle doit passer dans quelques mois. Une année sans temps mort. « Cette année, c'est à 150 à l'heure, mais c'est un choix que j'ai fait. Ce n'est pas toujours facile, mais pour les loisirs, on verra après ». Parmi eux, elle cite le tennis et le cinéma en tête de liste.

Stéphane Paris

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