Il a effectué sa première sortie internationale senior chez lui, aux Tuffes, le 12 décembre dernier. C’était la coupe Opa (Organisation pays alpins) et une première réussie : le licencié du club Haut-Jura ski a terminé 3e (et 1er Français) en 15 km style libre derrière un champion olympique russe. Le lendemain, il obtenait la 8e place de la course classique. Une ouverture de saison qui confirme les espoirs d'une dernière année junior au cours de laquelle le natif de Longchaumois a régné sur le circuit européen (1). Précoce ? Il n’est jamais trop tôt pour obtenir des résultats pense Vincent Vittoz, son entraîneur en équipe de France : «Il a le potentiel. Il y a un petit écart entre les niveaux junior et senior mais comme il a été capable de gagner l’an dernier avec de grosses avances, ce n’est pas un problème. Quand on voit certains de ses temps, ce n’est pas une surprise. D’autres comme Richard Jouve ou Paul Goalabré l’ont fait avant lui».
Valentin Chauvin avance son «gros objectif» de l’année : les mondiaux U23 fin février en Roumanie. «Si je peux faire un top 5, ce sera bien. Il y a un gros niveau». Avant cela, il y a le championnat de France fin janvier. Valentin avoue se situer encore en-dessous des Gaillard, Manificat, etc. «En distance, j’ai encore de l’expérience, de la technique à prendre. En sprint, ça peut jouer».
Prédispositions
physiques
D’un naturel plutôt sérieux et serein, Valentin Chauvin a avancé à un rythme régulier avant d’intégrer l’équipe de France il y a 3 saisons. «Je fais du ski de fond depuis tout petit mais je n’ai pas commencé la compétition tout de suite. Je m’y suis mis en entrant au collège. Au début, je n’étais pas dans les premiers, mais j’ai progressé chaque année. J’ai commencé à obtenir des résultats en 3e». A la base, une prédisposition évidente pour la pratique sportive. Avant de se consacrer au ski, Valentin a été champion du Jura de tennis de table. «J’ai toujours fait beaucoup de sport. En ski, j’ai surtout commencé par l’alpin. J’ai aussi fait du foot, de l’athlétisme. J’aimais bien les sports d’endurance ; ici c’est un peu la culture. Ca marchait d’ailleurs bien aussi en course de fond».
«Il a de grosses qualités physiques et musculaires de base, une bonne VO2 et de l’endurance. Toutes les qualités d’un skieur de fond moderne» confirme Vincent Vittoz. L’entraîneur ajoute jeu de jambes, notamment en style classique et «capacité à mettre du rythme» parmi les atouts du jeune jurassien. «Mais son point fort, c’est la polyvalence. Il est bon en classique et en libre, sur des épreuves de sprint comme en distance. Je pense que si on a les qualités pour, il faut rester polyvalent. C’est le ski de fond moderne. Pourquoi se spécialiser ? Ce n’est pas à 20 ans qu’il faut le faire. Il verra peut-être ça au moment d’une olympiade, s’il doit se concentrer sur un objectif». L'intéressé n'a pas choisi non plus : il préfère le classique, même s’il a commencé en skating. En compétition, il pratique les deux.
«On va loin
dans les détails»
Selon Vincent Vittoz, il a encore de la marge. «Il y a encore des étapes avant d’aller tout en haut, d’aller réussir en coupe du monde. Il reste du travail, des aspects à améliorer. Par exemple sa petite tendance à avoir du mal à trouver ses repères lorsqu’il fatigue ou est en difficulté». A l’orée de sa carrière, Valentin Chauvin a en tête un souci constant de progresser. «En technique, il y a toujours quelque chose à trouver. Le coach va chercher loin dans les détails».
Il n’est pas avare de travail, enchaînant les heures en avant-saison pour améliorer endurance et puissance. Selon lui, sa réussite c’est «beaucoup d’entraînement et des coaches performants, qui me donnent des programmes de préparation précis. Et l’équipe de France, c’est une bonne émulation, qui tire vers le haut». Pratiquant un sport individuel, il n’a cependant de cesse de revenir aux aspects collectifs de sa réussite, remerciant particulièrement Vincent Vittoz, son entourage familial, Haut-Jura ski le club de ses débuts ou encore le soutien du Conseil régional de Franche-Comté. Dans ce qui lui plaît dans son sport, il cite d'abord l’ambiance ou les entraînements en équipe. Le titre de vice-champion du monde de relais acquis derrière «des Russes intouchables mais que l’on a réussi à accrocher» est visiblement un souvenir précieux. L’altruisme est encore une motivation de ses études, qu’il ne veut pas longues. Inscrit en fac de sport à Grenoble, il veut passer un BPJeps et un diplôme d’Etat en ski pour «être moniteur, accompagner les petits, les initier au sport en tant que loisir».
Stéphane Paris
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