Des plantations sur bottes de paille, des cacahuètes sous serre, des vieilles variétés de légumes oubliées comme le melon vert de Bresse ou la pomme de terre noire de Bresse : Vanessa Grosjean aime faire des essais.
«C’est de la curiosité et la volonté de cultiver la variété. Faire ce que l’on trouve au supermarché n’a pas d’intérêt». Son jardin de 2000 m2 aux Hays est un assemblage étonnant de légumes, plantes aromatiques et fleurs pour insectes pollinisateurs. Prochainement, elle envisage de mettre en place des légumes perpétuels qui, une fois installés, minimisent le travail du jardinier. Ses idées, elle les trouve de manière autodidacte : livres, blogs, visites de jardins, rencontres lors de festivals. Elle a aussi beaucoup appris lors de stages comme celui effectué au Potager d’une curieuse, dans le Doubs. «Je n’ai aucune formation dans le jardinage précise-t-elle. Ma formation c’est la conduite de projet et l’animation dans l’environnement».
Autrement dit, elle est éco-interprète, après un diplôme obtenu en 2012 avec le CPIE du Jura. Elle a aussi une licence d’histoire et d’histoire des religions. «Ca na pas de rapport, sauf peut-être dans l’idée du retour au jardin de mes grands-parents et des gestes de jadis».
Des jardins gare Perrache
Originaire de Haute-Saône, elle s’est installée aux Hays (Jura) près de Chaussin après un détour par Lyon. Là-bas, elle y a mené pendant un an une activité de potagers pédagogiques au-dessus de la gare de Perrache, avec la MJC locale.
«Je donnais des conseils aux habitants, je menais des animations et je gérais un jardin intergénérationnel dans une maison de retraite. J’ai envie de faire la même chose en milieu rural, notamment sur l’aspect intergénérationnel pour que les anciens reprennent une place, conseillent des enfants, partagent leurs expériences». Elle a choisi Les Hays, 200 habitants, sur un coup de cœur. Son «Porte-graines» fait partie des «Jardins de la guinguette», espace de 2,5 ha dédié au maraîchage. De manière complémentaire, Adeline Simon y cultive fruits et légumes qu’elle vend sur mes marchés et avec deux Amap.
Jardin pédagogique
Mais c’est la partie éducation qui intéresse d’abord Vanessa. «Je suis venu pour faire un jardin pédagogique et le concours m’y encourage». En 2013, elle a obtenu l’un des 5 prix du concours national «Jardiner autrement», à la suite de quoi elle a créé son association. Buts : «promouvoir le jardin comme support de l’éducation à l’environnement et accompagner les projets de création de jardins à visée pédagogique et thérapeutique».
Cet été, elle organise des portes ouvertes sur inscription et des formations pour jardiniers amateurs sur le thème «cultiver les alternatives ou comment entretenir l’harmonie du jardin ?» (1). Elle commence à mettre en place des projets avec des écoles, accueils de loisirs, médiathèques, crèches, CE.
«J’ai aussi un projet de potager thérapeutique à l’Epad de Bletterans. A terme, j’aimerais travailler avec des collectivités, faire du conseil pour les porteurs de projets, les élus. Il semble que beaucoup de gens sont intéressés, il y a une volonté générale visant à encourager les pratiques respectueuses de l’environnement». Son but est somme toute assez simple : «faire découvrir la nature ordinaire, faire comprendre qu’on peut découvrir des choses passionnantes au fond de son jardin».
Stéphane Paris
(1) Formations les 19 juillet et 6 septembre. Inscriptions, leportegraines@yahoo.fr, 06 89 90 64 60
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