L’entreprenariat, ils ont ça dans le sang. Gauthier et Richard ont toujours eu l’envie de créer leur société. C’est chose faite avec Weeklydeal qui propose du mobilier pour et autour de la maison, à prix réduits. Assortis dans les moindres détails, les jeunes entrepreneurs en chemise blanche, cravate bordeaux et costume bleu marine, nous présentent leurs parcours, Keynote à l’appui, défilant sur tablette.
Richard, le plus âgé a suivi un DUT technique de commercialisation à Grenoble et ensuite travaillé 5 ans aux Pays-Bas pour un
«acteur majeur du e-commerce». Quant à Gauthier, c’est à l’Ecole supérieure des technologies et des affaires de Belfort qu’il a étudié, avant de s’envoler à Londres où il a réalisé un stage marketing dans une entreprise de mobilier de luxe. Après une autre expérience en Australie puis chez Airbus à Toulouse, il est revenu dans la région et les deux acolytes ont lancé Weeklydeal en 2013.
Volonté de s'installer
en Franche-Comté
«Nous avons commencé en autoentreprise, en achetant le nom de domaine à 7 euros», aiment-ils rappeler. «Il n’y a pas qu’à Paris ou à Londres que l’on peut créer sa startup. En revenant ici, nous avons voulu montrer que malgré le contexte économique difficile, on peut monter son entreprise».
Pour autant, les Francs-Comtois ne cachent pas avoir eu quelques difficultés :
«la région est assez fermée sur l’industrie, c’est difficile quand on propose un autre type de modèle, de se faire comprendre. Nous aurions pu nous installer à l’étranger, c'était sans doute plus facile, mais nous avons des convictions fortes. C’est un défi personnel, un peu plus compliqué certes, mais réalisable et plus intéressant dans la durée, notamment avec les partenaires locaux». Ils trouvent malgré tout «
dommage qu’en France, vous soyiez imposés au même niveau, que vous versiez des dividendes ou que vous intégriez les bénéfices au sein de l’entreprise. La deuxième option crée de la richesse pour les salariés et le tissu économique local. Cela devrait être allégé en taxes».
"La jeunesse
n'est pas un frein"
Les mots sont bien choisis, leurs discours rôdé, on comprend aisément comment les cousins francs-comtois ont réussi à convaincre les investisseurs, malgré leur jeunesse.
«Il faut casser les stéréotypes, ce n’est pas parce que l’on est jeune que l’on n’a pas d’expérience. Etre jeunes n’est pas qu’un frein, si on sait bien s’en servir, c’est un avantage». Des propos imprégnés de valeurs qu’ils ont pu découvrir dans les pays anglophones.
«C’est l’humain qui prime et c’est ce que nous voulons appliquer. On ne fait pas attention aux diplômes, c’est la personne la plus qualifiée et la plus motivée qui est retenue. Nous avons gardé de nos expériences à l’étranger la flexibilité, le style managérial et l’ optimisme qui pousse à se lancer».
L’équipe compte aujourd’hui 6 salariés de 23 à 44 ans et devrait se porter à 15 à la fin de l’année pour renforcer les différents pôles : services clients, développement, logistique et marketing. L’idée de vendre
«du mobilier à moindre coût, de qualité équivalente et livré sous 3 jours maximum en France et en Belgique» semble voir porté ses fruits. Les chiffres en attestent : 14 000 commandes en une année, 1,2 million d’euros de chiffres d’affaires, près de 1000 produits en ligne, divers prix remportés et désormais un entrepôt de 1250 m2 pour stocker la marchandise.
Ces jeunes actifs n’ont pas prévu d’en rester là : ils tentent de décrocher le prix national de l’entrepreneur de l’année. Leurs locaux sont extensibles à 2500 m2 et ils projettent de doubler leur chiffre d’affaire et de livrer en Italie, Hollande et Allemagne.
«Le nom vient de weekly pour hebdomadaire et deal pour affaires. Mais maintenant ce sont des produits que nous avons toute l’année», soulignent-ils. Ces articles viennent à la fois de pays asiatiques et de pays européens mais ils disent avoir «l’objectif de faire des collections made in France».
S’ils en sont là aujourd’hui, ils le doivent en partie au
réseau Entreprendre.
«Nous avons eu un parrain chef d’entreprise avec une expérience solide qui nous a donné des conseils, des contacts et permis de prendre du recul». Les recommandations qu’ils adressent à ceux qui veulent lancer leur entreprise ?
«Rejoindre un réseau, préparer son projet en amont, le crédibiliser et le faire mûrir». Richard et Gauthier Voillemin sont toujours prêts à échanger sur leurs expériences.
«Quand on reçoit, il faut savoir redonner derrière», concluent-ils.
Simon Daval
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